Marc Chostakoff, Vides et eau
Voir le cahier sur l’exposition de Chostakoff: impressions pour Chostakoff
Exposition présentée à L’Arca delle lingue et La Maison Allemande du 15 janvier au 13 février 2016
Ouverte au public le mercredi de 10h à 13h et le samedi de 14h à 18h
1, rue du Docteur Jean Fiolle – 13006 Marseille
Vernissage le vendredi 15 janvier à partir de 19h30
« Je me suis toujours trouvé au contact de l’eau. Je suis né au Maroc, j’ai vécu au bord du désert d’un côté, de l’océan de l’autre, d’où probablement ma fascination pour les espaces vides et pour les horizons. » (Marc Chostakoff)
À partir de photographies figurant de vastes étendues d’eau séparées du ciel par un horizon linéaire, images familières que chacun peut reconnaître, l’artiste introduit un élément extérieur au paysage – une trouée, un espace ouvert, un jeu de miroirs, la découpe de la paroi d’un gouffre –, instaurant un trouble dans la réception de l’image, ouvrant le champ de l’illusion. Les tableaux auxquels il aboutit illustrent bien sa démarche : suggérer la transformation possible d’un site naturel, d’un environnement familier. En modifiant la représentation du monde, Marc Chostakoff interroge la perception de celui qui sera témoin de son bouleversement.
Architecte d’un univers singulier, l’artiste crée des paysages recomposés : sa vision poétique nous entraîne dans un monde que sans lui, nous ne pouvions imaginer.
Il faudrait trouver un mot tout à fait spécial pour qualifier l’ambiance de ces marines aux bords pétrifiés ou de ces pierres sauvages ou carrières ingrates. Ni « surréaliste » ni « fantastique » ne conviennent, car ce qui donne ici le ton relève ici plutôt d’une froideur procédurale : taillant son estafilade concertée dans le velours des eaux (…) elle libère une angoisse tapie dans la familiarité des choses et morganatiquement mariée avec elles. (…)
C’est donc dans un décor qui a bercé dès l’enfance son existence de ses persuasions sensibles que l’artiste introduit un personnage abstrait qui jette le trouble : un redan, un seuil labyrinthique, un arc, un cercle ou plutôt une ellipse légèrement inclinée comme un couvercle, une croix, un avorton d’escalier qui paraît attirer, sirène minérale et carrée, le vertige marin vers le gouffre.
(Extraits d’un texte de Michel Guérin, catalogue de l’exposition Effluence, Office du Tourisme d’Aix-en-Provence, 28 janvier – 26 février 2015.)
Vides et eau: Marc Chostakoff com expo fr-esp-it